Tous perdants…
14 avril 2018 Laisser un commentaire
Un nouveau CA de l’UPEC a été organisé hier et on n’a pu que constater l’impasse dans laquelle on se trouve actuellement. La situation est la même qu’en février, au moment où j’annonçais la démission des survivants de l’équipe présidentielle d’Olivier Montagne : il y a trois blocs au CA et aucun candidat n’arrive à rassembler au-delà de son propre camp. Deux mois après, et malgré une troisième tentative d’élection le 6 avril dernier, on n’a toujours pas de président ! On semble se diriger maintenant vers une dissolution des instances, mais encore faudrait-il que les deux tiers au moins des membres du CA acceptent de démissionner de manière concomitante. Réponse dans les prochains jours…
Avec cette crise sans précédent à l’UPEC, nous sommes tous perdants :
- En premier lieu, l’université est la grande perdante. Cette crise ne pouvait pas tomber à un pire moment, avec de nombreux enjeux liés au contrat d’établissement et aux réformes actuelles : évaluation HCERES, préparation du nouveau projet d’établissement, positionnement par rapport à la politique de site de la COMUE, préparation de la rentrée 2018, etc.
- Les équipes scientifiques, pédagogiques et administratives, malgré leur travail remarquable, sont aujourd’hui dans l’expectative. Les projets déjà lancés l’an dernier sont poursuivis, mais il reste des arbitrages politiques en suspens, notamment sur de nouveaux projets. A force d’attendre, la dynamique est en train de se briser.
- Les étudiants mériteraient une bien plus grande attention en cette période compliquée de mise en place de nouvelles réformes. L’université continue bien entendu de fonctionner, les équipes en central comme en composantes répondent présent et sont mobilisées pour assurer la continuité de service public. Cependant, la loi ORE est en train de bouleverser les pratiques actuelles et il est probable que nous n’ayons pas encore bien pris en compte toutes les conséquences de cette réforme. Par ailleurs, en cas de dissolution des instances, les élections étudiantes du mois de février auront été organisées pour rien et de nouvelles élections devront avoir lieu.
- Cette crise aura également des conséquences sur le dévouement des personnes qui sont susceptibles de rendre service à la communauté universitaire. On ne peut être que démotivé en observant les atermoiements et les blocages du CA, sans compter les questions de pouvoir ou de positionnement politique qui troublent le jeu. Je ne vais pas revenir sur le cas de la proposition de reconduction de l’équipe sortante qui a été rejetée lors de l’élection du 22 décembre, ce qui est fort dommage quand on sait ce qui s’est passé par la suite. Je constate aujourd’hui une démotivation de plus en plus grande, il sera difficile de remobiliser ces personnes de talent prêtes à mettre leurs compétences au service de la communauté. Ce constat est vrai également parmi les élus, toujours plus sollicités par des réunions qui leur semblent de moins en moins utiles. Les problèmes de quorum en sont une illustration.
- Les candidats à la présidence sont également les grands perdants. Aucun n’a été en capacité de rassembler au-delà de son propre camp. Au fil des séances pourtant, les projets proposés semblaient de plus en plus convergents, reprenant même parfois des actions réalisées lors du mandat d’Olivier Montagne… Alors, pourquoi personne n’a-t-il réussi à gagner cette élection malgré des projets modérés ? Le conseil d’administration est certes divisé, mais il a démontré en 2016 qu’une alliance était possible. Or l’option d’un accord de gouvernance a été cette fois-ci évacuée dès le départ. Par ailleurs, la personnalité même de certains candidats a dû influencer les votes, certains électeurs préférant voter blanc plutôt que pour telle ou telle personne. Malgré quelques signes d’ouverture, en l’absence de véritable accord de gouvernance, les résultats des 3 journées de scrutin sont sans appel : personne n’a réussi à atteindre la majorité absolue. Avec déjà 12 tours infructueux au compteur pour certains, on ne peut qu’espérer que l’offre en candidats soit nouvelle aux prochaines élections.
- Enfin, le conseil d’administration lui-même est perdant. 4 mois et demi ont passé depuis la démission d’Olivier Montagne. Les 32 administrateurs ont été mobilisés 3 journées entières pour un total de 12 tours infructueux. Depuis décembre, toutes les séances « ordinaires » du CA ont fait l’objet d’un point pour discuter de la situation. Que de temps consacré à cette sortie de crise, alors que d’autres défis nous attendent. En tant qu’administrateur, je porte ma part de responsabilité et je suis désappointé par cette situation. J’espère sincèrement qu’une sortie de crise pourra être trouvée très prochainement.
On peut se plaindre de l’actuelle division au sein du CA, mais je pense qu’elle est le reflet de la réalité du terrain. S’il y a dissolution des instances dans les prochains jours, tout semble laisser présager que le nouveau CA élu sera également très éclaté. Je me trompe peut-être, mais je ne crois pas à un retour au classique duel entre listes dans les collèges d’enseignants-chercheurs, il est probable que le nombre de listes se multiplie. Le prochain président devra être consensuel s’il souhaite l’emporter, et pour le moment, je ne vois pas qui cela peut être. Espérons qu’il y ait de bonnes surprises dans la prochaine offre en candidats.