Démission de mon mandat de VP CA
9 février 2018 Laisser un commentaire
Avec la majorité des membres de l’équipe présidentielle qui m’ont accompagné et soutenu ces dix dernières semaines, nous avons fait le maximum depuis la démission d’Olivier Montagne pour assurer la continuité de service à la tête de l’UPEC. Nous avons décidé aujourd’hui de démissionner de nos mandats respectifs de vice-présidents et d’assesseurs, avec l’espoir que cela permette de débloquer la situation. Une administratrice ou un administrateur provisoire sera désigné dans les meilleurs délais pour assurer la direction de l’UPEC. Dans un souci de continuité, je demeure Président par intérim jusqu’à la publication, par Madame Gille, Rectrice de l’Académie de Créteil, de l’arrêté de nomination du nouvel administrateur provisoire. Voici la lettre de démission que j’ai remise cet après-midi à Madame la Rectrice, Béatrice Gille :
Madame la Rectrice, Chancelière des Universités,
Le 8 mars 2016, le conseil d’administration de l’UPEC a élu Olivier Montagne à la présidence de l’université. Cette élection était consécutive aux élections générales à l’issue desquelles les personnels et usagers de notre université avaient exprimé leur volonté de voir l’UPEC être gouvernée autrement. Pendant les quatre années qui avaient précédé, l’ancienne équipe présidentielle avait mobilisé une part essentielle de son énergie et du temps des services pour mettre en œuvre un hasardeux projet de fusion qui n’avait fait l’objet d’aucun débat clair avec les personnels. Malgré les multiples alertes qui lui ont été envoyées par les personnels, cette équipe s’est entêtée dans son projet ce qui a conduit à sa défaite aux élections.
Les électeurs ont choisi le projet porté par Olivier Montagne et son équipe. Ce projet se résumait ainsi : soutenir et défendre l’excellence de notre recherche et de nos formations, bâtir une université ouverte et dynamique, ancrée dans ses territoires avec une vision à long terme construite avec ses partenaires et dotée d’une gouvernance humaine, transparente, responsable et respectueuse tant de la collégialité des conseils que de la démocratie universitaire.
C’est ce projet que nous avons mis en œuvre pendant deux ans. Pourtant, notre prise de fonction ne fut pas simple. A notre arrivée, la plupart des dossiers et archives de la présidence avaient été volontairement détruits par la direction précédente, faisant ainsi fi de tout principe éthique et déontologique et de tout sens de l’intérêt commun. Pendant deux ans, nous avons fait l’objet d’attaques d’une violence jusqu’alors inégalée à l’UPEC, animées par un esprit revanchard qui traduit l’incapacité de la précédente équipe à tirer les leçons de son échec aux élections.
Malgré ce contexte hostile, nous avons su procéder à la réorganisation des services administratifs, mené des campagnes d’emplois sans gel de poste, soutenu les projets de recherche pour lesquels nous avons été sollicités, relancé la vie démocratique de l’université, mis en chantier des réflexions de fond sur la pédagogie et la formation, dont celle «tout au long de la vie», relancé une politique de vie culturelle et de campus, consolidé et permis l’émergence de nouvelles structures, ou encore établi de nouveaux partenariats. Nous nous étions engagés à interrompre le processus de fusion, tout en réfléchissant collectivement à un autre modèle de collaboration avec nos partenaires de la COMUE. C’est également ce que nous avons fait.
Ce travail collectif a commencé à porter ses fruits. Notre université a rencontré d’importants succès, notamment dans le cadre des domaines d’intérêt majeur (DIM) de la Région, des appels d’offre sur la transformation pédagogique et numérique aux niveaux régional et national ou de l’appel du président de la République « Make Our Planet Great Again ». Cinq axes stratégiques (santé-société-environnement ; transformations-inégalités-résistances ; savoirs et pratiques en éducation et formation ; numérique : science et pratiques ; francophonie(s) et plurilinguisme(s)) ont également émergé à l’issue d’un important travail collectif destiné à fédérer nos forces dans le domaine de la formation et de la recherche. Sur ces bases, l’UPEC pouvait se développer sereinement. Et si l’intégrité de notre établissement fut menacée à la suite du « recentrage institutionnel » de l’I-site « Future », nous avons obtenu d’y participer comme partenaire extérieur avec des garanties – à nouveau vitales – pour notre recherche et nos formations.
La rentrée 2017-2018 a été marquée par une augmentation constatée des effectifs étudiants et par un alourdissement de la masse salariale, conséquence mécanique du GVT. Nous avons alors alerté nos tutelles quant aux difficultés rencontrées. En sa qualité de vice-président du conseil d’administration, Frédéric Gervais a, dans ce contexte, élaboré plusieurs scenarii et conduit des concertations avec l’ensemble des représentants de la communauté pour proposer un projet de budget sincère (c’est-à-dire prenant en compte la réalité des moyens connus) et conforme à la règlementation (c’est-à-dire équilibré). Les priorités de ce projet étaient le maintien de tous les emplois et d’une politique d’investissements dynamique. Le rejet de ce budget initial par une forte majorité des membres du conseil d’administration a abouti à vous transférer la responsabilité de son exécution. Nous vous remercions de votre écoute et pour le sens du service public et de l’intérêt général dont vous avez alors fait montre.
A la suite de la démission d’Olivier Montagne pour raisons de santé le 24 novembre 2017, Frédéric Gervais, en tant que vice-président du CA a, conformément aux statuts de l’UPEC, exercé les fonctions de président par intérim. Respectueux de nos engagements, nous avons continué à exercer nos fonctions afin de garantir la continuité du service public et de préparer l’avenir de l’université (plan étudiant, évaluation HCERES, campagnes de recrutement). Nous avons également veillé à ce que les élections à la présidence se déroulent dans les meilleures conditions possibles ; ainsi, après consultation de l’ensemble des groupes de listes représentées au CA, les administrateurs ont été réunis dès le 4 décembre 2017.
Frédéric Gervais, soutenu par la majorité des membres de l’équipe désireux de poursuivre les projets engagés, a présenté sa candidature à la présidence de l’université. Il était le seul candidat à pouvoir légitimement revendiquer la succession d’Olivier Montagne. Bien que nous ayons tenu nos engagements et soyons restés fidèles à nos valeurs, les administrateurs ont décidé de ne pas nous renouveler leur confiance. Nous en avons pris acte et Frédéric Gervais a retiré sa candidature à l’issue du premier tour.
Aujourd’hui, après l’organisation de deux conseils d’administration et huit tours pour élire un nouveau président, il apparaît qu’aucun des candidats encore en lice n’a su rassembler. Les élections se sont déroulées dans un climat délétère où les conflits de listes ont laissé peu de place au débat d’idées et à la démocratie universitaire. Dans un souci de concertation et d’apaisement, Frédéric Gervais a consulté une nouvelle fois l’ensemble des groupes de listes représentées au CA et réuni les administrateurs pour envisager les diverses options et leurs conséquences. Il a également souhaité rencontrer les trois candidats afin de les appeler à la mesure et au dialogue, conditions nécessaires à un déblocage de la situation. Cette rencontre n’a pu avoir lieu faute d’accord de deux des trois candidats. Enfin, les débats qui se sont tenus le 2 février au sein du CA n’ont laissé entrevoir aucune évolution des positions précédemment exprimées, ni même le moindre espoir de discussion entre les camps qui s’y sont constitués et qui se rejettent mutuellement la responsabilité du blocage.
Nous regrettons que la tactique des candidats les conduise à miser sur le chaos plutôt qu’à rechercher l’intérêt général. Nous estimons que notre université mérite mieux que ces luttes intestines qui la desservent et portent gravement atteinte à ses étudiants, à ses personnels et à ses partenaires. Nous affirmons que l’UPEC ne doit être ni l’otage d’ambitions individuelles, ni la victime d’une guerre d’egos ou d’une volonté de revanche. Nous persistons à croire que celles et ceux qui entendent la diriger doivent être responsables, fiables, dévoués, capables de porter une vision nuancée et constructive et posséder le sens de l’intérêt général et du service public.
Ce sont ces convictions qui nous conduisent, après avoir exploré toutes les options permettant de sortir de cette crise et vainement appelé au dialogue, à vous présenter ce jour notre démission de nos mandats de vice-présidents et d’assesseurs. Nous espérons sincèrement qu’elle contribuera à mettre fin au blocage que connaît actuellement le conseil d’administration. Nous formons le vœu que notre université retrouve la sérénité et l’apaisement qui lui sont nécessaires.
Dans l’esprit de responsabilité qui a toujours présidé à notre action, nous transmettrons bien entendu l’ensemble des dossiers en cours à l’administratrice ou l’administrateur provisoire que vous désignerez et nous nous tiendrons à sa disposition pour en faciliter la compréhension.
Nous vous remercions très sincèrement pour le soutien que vous avez apporté à notre établissement durant les derniers mois et vous faisons part, Madame la Rectrice, Chancelière des Universités, de notre plus profond respect.
Frédéric Gervais, vice-président du conseil d’administration
Alexandre Maitrot de la Motte, assesseur affaires juridiques et communication
Bruno Petey-Girard, vice-président de la commission recherche
Bénédicte Picquet-Varrault, assesseure sciences et technologie
Gérard Lasfargues, assesseur santé
Yann Bassaglia, vice-président de la commission formation et vie universitaire
Eric Leonel, assesseur FTLV, relations avec les partenaires économiques et institutionnels
Eric Athenot, vice-président relations internationales
Laurent Thevenet, assesseur relations internationales